Le cERcLe du POèTe QuI a TrOp BU

vendredi, mars 28, 2008

A time to be so small

Il se tenait bien droit sur le pont et son regard fixait un point sur l'horizon. L'océan retenait toute sa férocité dans ses profondeurs. Là-haut, la lune telle une nacre me rassurait. Je l'observais. Ses cheveux noirs au gré d'une brise un peu frisquée se soulevaient, comme les miens. Alors j'aurais aimé connaître le fond de ses pensées. Ses mains lâchèrent la rambarde, et moi je restais figée comme fascinée, tandis qu'il s'apprêtait à quitter sa place. Que penserait-il de moi? Je m'arrachai avec force de cette paralysie et feignis d'humer l'air marin. Tout en marchant, son regard tomba négligemment sur moi, comme à chaque fois qu' absorbé par nos pensées l'on ressent une présence vivante alentours, on la regarde sans la regarder. J'eus par contre le temps de remarquer son visage... et ses yeux. Du même noir que ses cheveux, ses yeux firent froid aux miens, non parce qu'ils reflétaient quelques desseins malveillants, mais parce que j'y avais perçu l'essence même de l'océan. Une force enfouie à l'intérieur, bien au-delà du calme apparent. Une fois seule sur le pont je jetais un coup d'oeil à toute cette étendue d'eau qui entourait le navire. Et cette vision pourtant anodine prit soudain un sens étrange. Sur la surface de l'eau se dessinaient ses yeux. Une nouvelle paralysie s'empara alors de moi, et je sentais comme une force tentait d'investir ma conscience jusqu'à ce qu'un souffle d'air froid vint m'en délivrer. Je fermai les yeux, me détachant ainsi des siens. Et toute haletante que j'étais, je réalisai qu'ils m'avaient voulu du mal. Ils cherchaient à savoir ce que j'avais entrevu de son âme...

1 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

......et?

9:42 PM  

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